Rêves, rêverie et songes

Au commencement il y a le rêve.
Pas celui qui nous rend visite la nuit, non.
Mais celui que l’on convoque le jour.

Ce souffle intime que l’on porte en nous et qui enveloppe nos aspirations les plus profondes. Celui-là même qui élève notre regard sur le monde et sur nous-mêmes.
Rêveries, rêves éveillés, songes.
A quoi font écho ces mots dans notre monde actuel ?
Quelle est leur place ?
A quoi et comment rêve-t-on aujourd’hui ?
Nous avons pensé à ce monde qui est le nôtre, et nous l’avons regardé. Monde bombardant et bombardé d’images et de sons. Sur des écrans. Sur des panneaux. Sur du papier. Dans des haut-parleurs. Ecouter. Tendre l’oreille attentivement.
Et entendre :
La voiture de vos rêves.
Un séjour de rêves.
La cuisine de vos rêves.
Vous en rêviez ? Nous l’avons fait pour vous.









Dans un monde envahi par l’image, dans une société qui propose une conception du rêve aussi ciblée, définie, impersonnelle, matérielle et concrète, où le sens du mot rêve se confond de façon si troublante avec celui du mot désir, et plus particulièrement le désir d’avoir et de posséder toujours plus, qu’advient-il de l’individu ? Qu’advient-il de sa capacité à rêver une image, un sentiment, une émotion qui n’appartient qu’à lui seul, et en fait un individu à part entière, dans toute sa singularité ? Qu’advient-il de sa liberté ?

A l’opposé de ce monde de marchands de rêves, empreint d’avoir et de possession, un autre monde coexiste, celui d’une rêverie plus immatérielle et intemporelle, touchant à l’être dans son essence. Une rêverie faite d’images, de sensations, d’émotions, que l’individu prend la liberté de convoquer, dont l’élément déclencheur appartient à lui seul. Un mot, un son, un bout de nature, un souvenir, une musique, une lumière particulière, une image… autant d’éléments (liés au vécu du « rêveur », à son histoire, sa construction, l’environnement dans lequel il évolue…) qui constituent la fenêtre par laquelle un individu regarde le monde.

Ce sont ces rêves intimes qui touchent à l’être profond et qui sont propres à chacun, quelle qu’en soit la forme, que nous chercherons à rencontrer. Peut-être parce que l’émotion, la sincérité, l’authenticité dont ils sont porteurs, peuvent nous amener à nous percevoir et à regarder l’autre et le monde d’une façon différente.


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